Les années 20
Il a commencé à peindre vers 1923. Ses premières années sont pour Jean Hélion une période initiatique au gré des rencontres, il expose à la Foire aux croûtes à Montmartre.
Il peint les objets de son quotidien, table, verre, bol, bouteilles, pain.
Une certaine influence de la peinture de Soutine peut se lire dans quelques œuvres telle que l’Homme assis de 1928.
Les années 30
Grâce au peintre uruguayen Torrès-Garcia il découvre le cubisme et le surréalisme. Il s’oriente vers la peinture abstraite dès juillet 1929.
En 1930 l’influence de Mondrian va orienter Jean Hélion vers l’abstraction constructiviste (compositions orthogonales).
Le groupe Art Concret fondé avec Théo Van Doesburg, Tutundjan, Carlsund, manifeste une radicalité où l’œuvre d’art doit être entièrement conçue et formée par l’esprit avant son exécution.
Ce groupe devient Abstraction-Création vers 1932, avec Arp, Herbin, Delaunay, Van Doesburg, Kupka, Gleizes, Valmier, Tutundjan.
C’est la période des Equilibres, des Figures, des Compositions, d’Ile de France (1935).
Figure tombée de 1939 clôt la période abstraite. « J’ai réservé pour la fin de ce cycle de dix ans cette figure tombée, émouvante et difficile à peindre…C’est l’une des oeuvres sur lesquelles j’aimerais qu’on jugeât, quelque jour lointain, la qualité de mon art » Carnet Avril-septembre 1939.
Les années 40
La fin des années 30 verra Jean Hélion se détacher progressivement de l’abstraction avec Figure tombée 1939, et sa première grande toile figurative Au cycliste 1939.
Au retour de sa captivité en 1943 apparaissent des hommes au chapeau dont Défense d’, des scènes de rue, des hommes assis, L’escalier ou La Belle Estrusque. A rebours et Les Trois nus sont deux œuvres majeures de cette période, dont Jean Hélion dans le « Journal d’un peintre » (5 février 1947) écrit qu’ils lui semblent « les tableaux les plus complets et les plus éclatants que j’ai réalisés. J’aimerais être jugé là-dessus ». En 1948 suivent une trentaine de nus, puis les 6 mannequineries.
Les années 50
Fin 1951 nouvelle période avec une trentaine de « chrysanthème », de géraniums, d’arums, de feuilles de maronniers. Il peint d’après nature et poursuit le réel au plus près tel qu’on peut le voir avec L’atelier, Le Goûter et Odalisque à l’atelier. A Belle-Ile d’autres motifs sur le réel ne manquent pas, Le Grand Brabant, Port-Coton.
Les années 70-83
Cette dernière période de Jean Hélion se présente comme une allégorie moderne de l’univers du peintre.
Il écrit : « Je dessine avec ma connaissance, je colore avec ma passion, je compose avec le songe »(Carnets, 1er mars 1974).
Il reprend ses objets et thèmes précédents dans une mise en scène à rebours telle une fin de parcours du cycle Hélion. La Ville est un songe, Relevé de la figure tombée, le Jugement dernier des choses illustrent bien cet aboutissement de l’œuvre de l’artiste.